« Questions Actuelles »

La place des Chrétiens dans la cité en « Questions Actuelles »

Publié le mardi 12 octobre 2021

Mardi 5 octobre, les Questions Actuelles ont fait leur retour à l’Ensemble Scolaire Edmond Michelet avec une soirée réflexion débat autour de la place des chrétiens dans la cité, sous la présidence de Monseigneur Francis Bestion, Évêque de Tulle.

Pour cette 49ème Questions Actuelles, la parole était donnée au Frère Dominicain François Daguet, Docteur en théologie, Diplômé de l’ENA, Doyen de la Faculté de Théologie de Toulouse, avec le thème Eglise et politique, et la question : « quelle place pour les Chrétiens dans la vie de la cité ?  »

D’emblée, Père Daguet souligne son intérêt personnel et ancien pour « la chose publique » et pour tout ce qui concoure à la vie en commun, depuis sa carrière administrative jusqu’à son ordination sacerdotale. « J’ai cherché à l’éclairer dans la lumière de la révélation et de cette communauté politique très particulière qu’est l’Église »


La question du lien entre le politique et le religieux se pose depuis 2000 ans, « parce que Dieu n’a pas fait des chrétiens, une cité à part ; ils sont parmi les autres.  » Et, selon les époques de l’Histoire de l’Église et des cités, elle va connaître des situations différentes. « Ce n’est jamais figé ; il n’y a pas de modèle définitif.  »
En France, « l’Histoire a tout son poids, et on ne sort pas en un instant de quinze siècles de chrétienté », souligne François Daguet. Après la rupture de ce régime de chrétienté, c’est un équilibre complètement nouveau qu’il a fallu trouver. « On est entré dans une période pacifiée après la Première Guerre Mondiale, et cela va rester ainsi. » La Constitution de 1958 affirme que la République est laïque, « nous sommes dans un régime, au très bon sens du terme, de laïcité ; c’est-à-dire de distinction des sphères politique et religieuse avec un certain nombre de coopérations.  »


Des points de frictions apparaissent, depuis les années 1970, avec des lois dont l’Église considère qu’elles vont à l’encontre des principes fondamentaux concernant la personne et les communautés humaines. Ces lois ont trait à la vie du commencement à son terme, et au régime matrimonial et familial. « L’enjeu est d’assurer aux chrétiens laïcs, la possibilité d’une prise de parole dans la sphère publique ; qu’ils « usent de leur raison en conformité avec leur foi » et agissent en conséquence, selon l’exemple édifiant de St Thomas Moore.
S’ajoute « une très grave crise du politique due à l’incapacité à définir un projet commun » ; «  Nous retrouvons aujourd’hui, les premières interrogations de Socrate ou de Platon : Qu’est-ce que nous voulons vivre ensemble ? Faute d’établir un but commun, le politique se dissout dans le service d’intérêts particuliers. » Les Chrétiens sont donc invités à venir « au secours du désarroi du politique » en pensant un bien commun qui est un véritable bonheur à rechercher, solidement appuyé sur un substrat éthique où la personne humaine est respectée (écologie intégrale, thème d’une prochaine soirée Questions Actuelles) et où les mots un sens : « bien nommer les choses, c’est éclairer les consciences. »